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Les artistes

Bouchard Danielle, Brosseau Stéphanie, Desautels Bob, Deschênes Robert, Kupriakov Nikolai, Maslovskaia Marina, Normandin Gisèle :

Bouchard Danielle
Danielle BOUCHARD, La carcasse de l'abîme, Acrylique et encre sur toile, 24" x 24" ©

Danielle BOUCHARD, La carcasse de l’abîme, Acrylique et encre sur toile, 24″ x 24″ ©

Née en 1975 à Jonquière, Québec, Danielle Bouchard vit et travaille à Montréal. Elle a obtenu un baccalauréat avec distinction en arts visuels à l’université Concordia en 2012. Ses œuvres ont été présenté dans plusieurs expositions individuelles et collectives dont Reflet VI à la Maison de la culture Marie-Uguay (2015), The New Abstraction ; the Rebirth of Abstract Painting in Contemporary Art à la Lilian Rodriguez Gallery (2011) ainsi que Frag[me]nt à la VAV Gallery (2011).

Démarche artistique :
Dans le système actuel prônant l’hyper-productivité, l’acte de peindre est en lui-même un geste de résistance. Résister à la dépossession du Soi, résister à ce système devenu plus grand que l’Homme et sa quête d’équilibre. Pour l’artiste Danielle Bouchard, l’art invite à un temps d’arrêt, à un moment de contemplation, à la réappropriation du Soi, du Nous.
À la poursuite de cet équilibre, la recherche de l’artiste met l’emphase sur l’action même de créer pour s’éloigner de l’intellectualisation de l’art et laisser place à l’expérience artistique, à l’autonomie du tableau.
À travers la création de ses tableaux abstraits en technique mixte, Danielle Bouchard est en perpétuelle recherche d’une unité entre couleurs, formes et composition. Dans un ballet, un lâcher prise entre autonomie de la matière et légitimité de sa démarche, elle conduit le spectateur, lui-même porteur de la signification de l’œuvre, dans un paysage intime unique et lyrique.
Inspirée par les courants d’abstraction lyrique et du surréaliste abstrait plusieurs artistes tels que Marcelle Ferron, Joan Mirò, Sam Francis, Betty Goodwin et Anna-Eva Bergman ont influencés son travail.
Finalement, l’artiste laisse au spectateur le soin de s’approprier l’œuvre à travers un moment d’arrêt, de contemplation, de résistance.

Brosseau Stéphanie
Stéphanie BROSSEAU, Le Jabberwocky, 2016, Huile sur toile, 76 x 102 cm. ©

Stéphanie BROSSEAU, Le Jabberwocky, 2016, Huile sur toile, 76 x 102 cm. ©

‘’L’art, c’est tout l’univers recréé dans un homme.’’ – Antoine Bourdelle (1861-1929)

Peindre est un acte purement narcissique. L’artiste crée avant tout pour lui-même. Le processus de création le plonge dans les recoins sombres de sa psyché; il va à la rencontre des parts d’ombre et de lumière qui l’habitent, puis il s’invente un univers onirique qui lui appartient, un univers personnel empreint de symbolisme. Chaque tableau est un exutoire pour un rêve, un fantasme, une phobie, une désillusion, une névrose. Le peintre vient déposer sur la toile des fragments de son être profond, des parcelles de son âme. Les œuvres sont le reflet de l’inconscient de l’artiste, la matérialisation de son essence. C’est le ‘’moi’’ mis à nu. Ainsi, la peinture est auto-suffisante; tout discours extérieur est superflu. Il n’y a nul besoin d’expliquer. Le peintre, lui, sait, et le ‘’moi’’, c’est vraiment tout ce qui compte au fond.

Le médium est toujours au service de l’idée, subordonné au traitement du sujet. Outre un contenu fort et riche de sens, ce qui importe dans le tableau, c’est la qualité de la peinture, le traitement pictural. Le spectateur doit pouvoir apprécier l’œuvre visuellement, même s’il ne la comprend pas dans son entièreté, même si une partie du sens lui échappe, demeure obscur. La peinture parle à l’âme, mais avant tout, elle parle aux yeux. Le plaisir sensoriel est indispensable dans l’œuvre d’art; la beauté plastique, essentielle. L’œuvre doit être belle, esthétiquement plaisante. La peinture se doit de refléter ce qui est beau dans le monde visible et invisible. Tant au niveau de la facture, de la technique que du sujet, l’œuvre doit être plaisante à regarder. Il y a trop de laideur et de vulgarité dans le monde des hommes, l’art doit compenser en offrant un festin pour les yeux. Couleurs, harmonie, contrastes, douceur ou vivacité; un tableau est avant tout une expérience esthétique. L’art doit offrir une fuite, il doit permettre d’échapper pour un moment à la laideur des hommes. Il s’agit de montrer seulement ce qui est beau et d’occulter l’abject. L’œuvre doit s’efforcer de refléter la beauté de la Création, et par extension celle du Créateur. La spiritualité et la beauté sous toutes ses formes sont au cœur de mon œuvre et de mon existence. Avec chaque tableau, je cherche un pont entre le monde terrestre et le Divin, entre la réalité matérielle et l’Absolu. Inspirée tant par mon imaginaire personnel, mes voyages, expériences et souvenirs, que par les mythologies, contes et légendes; je suis en perpétuelle quête de la beauté pure, absolue; celle du monde naturel, non souillé par l’homme; à la recherche d’un Paradis perdu.

Stéphanie Brosseau

Deschênes Robert
DESCHÊNES Robert. "les rois sans couronne" 28" x 66" acrylique sur toile 2016. ©

DESCHÊNES Robert. « les rois sans couronne » 28″ x 66″ acrylique sur toile 2016. ©

Le souffle, le cri, le mot, la phrase et le discours se succèdent pour faire naître l’humain. Mais de l’image, du trait, de la tache, de l’ombre et de la lumière que peut-on dire? Ils sont la subtile confession du sentiment tracé sur les murs pour garder l’empreinte de la vie qui s’apparente beaucoup plus au silence de l’être qu’à la parole. En parler me semble toujours impossible. Surtout que mes tableaux possèdent la force du hasard, l’énergie du désespoir, de l’imaginaire pur et même s’ils sont figuratifs, ils ne cherchent rien d’autre à dire que ce qui existe sans mots.

Questionnant l’origine de l’homme, mes tableaux proposent une visualité de ses attaches à lui-même et suggèrent l’âme, l’être profonds, l’inconscient ou encore l’intériorité. Dans l’ensemble, un système totémique fait partie intégrante de la pensée secrète qui les compose. D’une certaine manière je tente de saisir l’être dans son espace intérieur symbolique. La lumière y joue un rôle essentiel et rappelle l’espoir et la fraîcheur de l’enfance; Les ombres sont aussi menaçantes que la peur et la détresse. Dans une sorte de laisser-aller contrôlé, l’ensemble suggère la sensibilité de l’être en transformation. Mes tableaux tendent à exister plutôt qu’à paraître. C’est donc dans l’espace intérieur de l’être que je vous invite. Là où sont ses aspirations et ses désirs, ses peurs et ses croyances.

Pour chacun de mes tableaux, j’investis la même spontanéité, la même fureur, la même passion que si je foulais pour la dernière fois le sol des vivants. Je suis un défenestré. Je suis fait d’homme et de feu. C’est en plongeant tête première dans ce que je ressens que la marque de l’innocence s’inscrit sur la toile. On y voit l’intensité du moment.

Lorsqu’on touche aux profondeurs des choses, il y a une part de merveilleux qui transpire.

Je suis comme l’homme de Neandertal ou comme l’homme de Cro-Magnon, archaïque, sans fausse pudeur, chasseur, prudent, brut, con comme un balai, astucieux, patient, naïf et fier. J’ai cent mille ans.

Robert Deschênes

Kupriakov Nikolai
KUPRIAKOV, Nikolai. Part 143 A-B – Dérivés du Carnaval de Venise, 2006-2016, Huile sur toile, 101 x 152 cm. Diptyque. ©

KUPRIAKOV, Nikolai. Part 143 A-B – Dérivés du Carnaval de Venise, 2006-2016, Huile sur toile, 101 x 152 cm. Diptyque. ©

La démarche est un parcours d’identité de l’artiste. Parfois altérable sur le plan créatif, mais constante dans ses principes de base, elle compose au fil des années une image qui nous définit comme une personnalité artistique.

Les principes :
Pratiquer la peinture dans le contexte des arts visuels actuel est déjà un défi. Souvent rester fidèle à ses convictions devient une menace pour la carrière artistique d’un artiste.

Comment, donc, préserver son intégrité dans un milieu où le succès de sa carrière dépend fréquemment du nombre d’amis dans les jurys de pairs.

Dans ce contexte, les principes directeurs sont obligatoires :
– Rester fidèle et idéaliste envers la discipline pratiquée, donc la peinture
– La pratique professionnelle doit se baser sur l’ensemble des connaissances en arts visuels et non sur la rupture où souvent l’originalité superficielle cache le vide du contenu

L’œuvre et l’approche :
 »Si je n’ai rien à raconter, je me tais. » Henri Verneuil

Chaque peinture est une œuvre en soi. Elle doit correspondre au sujet du moment et répondre aux exigences les plus élevées des contemporains. Les actualités nourrissent la création en lui permettant de s’inscrire dans la temporalité et en assurant sa pertinence.

La réalisation visuelle d’une œuvre est plus importante que le discours qui l’accompagne. Quand le traitement pictural est capable de communiquer d’une façon efficace l’idée et le concept de l’artiste, le discours n’a plus aucune nécessité d’être.

Il est important que l’œuvre soit perspicace, éloquente et directe autant dans le traitement du sujet que dans la force de l’expression artistique. D’où l’obligation de soumettre son vocabulaire visuel (coloris, matériaux et structure compositionnelle) au concept principal du contenu, contenu qui nécessairement parle.

Technique :
Les matériaux ne sont que des outils. Cependant, il est important d’être curieux et de les explorer constamment afin d’enrichir le langage visuel de l’œuvre. C’est pourquoi dans la création de Nikolai Kupriakov on aperçoit à côté de la peinture à l’huile, des techniques mixtes où la photo et la soudure s’intègrent parfaitement à la peinture.

Normandin Gisèle

NORMANDIN, Gisèle. Frontières, 2017, Technique mixte, 60 x 60cm. ©

Mon propos est de l’ordre du commentaire social. Je pose un regard critique sur la condition humaine actuelle, sur sa quête de sens apparente, ses valeurs, ses agissements. J’y vois l’affairisme et le désengagement de ma société contemporaine dont j’examine le déséquilibre et l’aveuglement. Des personnages statiques qui attendent, des déserteurs qui s’enfuient, des êtres affairés, sans substance, des humains qui défilent et d’autres qui sont précipités dans l’apesanteur. Ils sont les témoins anonymes de ce que l’humanité s’inflige. Des paroles qui se perdent… Parfois une menace, un piège, un engrenage, parfois un message, un messager lanceur d’alarme. Et le décompte à travers les strates du temps.

C’est aussi mon questionnement sur la place de l’être humain dans le temps et dans l’espace. C’est ma réflexion sur son identité, son intériorité ; sur le rôle qu’il se donne dans le territoire qu’il occupe ; sur son dialogue, son interaction avec l’énergie universelle ; et finalement, sur sa continuité dans le cosmos, même dans sa rupture avec sa vie, au-delà de cette rupture, dans le tissu de l’univers

L’être humain y est senti non pas comme un sujet mais comme un motif répété, une parcelle dans un concert de variations, d’écritures, d’atmosphères et de sites parfois désertiques. Sans nom, sans identité ou les possédant toutes, il est d’une espèce en péril porteuse de mémoire et d’oublis. Une mémoire ancestrale, une mémoire universelle et collective qui, provenant d’une dimension non visible se matérialise et se déploie dans le tableau pour s’y livrer au regard.

Bref, c’est de la figuration narrative. Il s’agit d’une suite de séquences qui se succèdent en un discours continu et dont certaines d’entre elles se juxtaposent et forment ainsi des assemblages verticaux et horizontaux. Chacune des séquences a les mêmes dimensions et la même forme carrée. D’un point de vue formel, je fais appel à différents procédés et techniques : peinture, collage, graphisme et matériaux divers. En outre je travaille sur des supports de bois brut dont j’exploite les reliefs et les textures. Au départ, les nervures m’indiquent des tracés, des vecteurs parmi lesquels je fais des choix et que je conserve comme base de ma composition. J’utilise aussi de la colle chaude pour créer d’autres reliefs, des structures, des personnages et des écritures. Des écritures porteuses de mémoire et d’histoire.

Gisèle Normandin

Janvier 2017

PRÉSENTATION DE L’ÉCOLE

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